La BIDC obtient l’accréditation du Fonds vert pour le climat, ouvrant la voie à un financement climatique renforcé en Afrique
- Thomas Viarnaud
- 1 mars
- 4 min de lecture
La remarquable réussite de la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC), une institution financière dédiée au développement des industries et des infrastructures en Afrique de l’Ouest à travers ses investissements, renforce les initiatives climatiques du continent. En obtenant l’accréditation du Fonds vert pour le climat, la CEDEAO illustre une tendance croissante : le développement de l’Afrique s’aligne de plus en plus sur une approche responsable et durable.

Comprendre l’accréditation du Fonds vert pour le climat
Créé en 2010 par la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), le Fonds vert pour le climat a pour objectif de promouvoir le développement durable et les économies vertes à travers le monde afin de ralentir le changement climatique. Bien qu’il fasse partie du cadre des Nations Unies, il fonctionne de manière relativement indépendante et est basé à Incheon, en Corée du Sud.
En ce qui concerne son accréditation, le Fonds vert pour le climat utilise un processus d’évaluation pour déterminer si une institution est viable et en adéquation avec ses objectifs, afin de lui permettre d’accéder à ses ressources et à son réseau.

Le processus comprend :
1. Soumission de la candidature : Les entités soumettent une demande complète via la plateforme numérique d’accréditation du Fonds vert pour le climat (GCF).
2. Examen et évaluation : Le Secrétariat du GCF examine la demande afin d’évaluer la conformité de l’entité aux normes du Fonds.
3. Recommandation du panel d’accréditation : Un panel indépendant évalue l’examen et formule une recommandation au Conseil du GCF.
4. Décision du Conseil : Le Conseil du GCF prend la décision finale d’accréditation en fonction de la recommandation du panel.
Ainsi, l’accréditation de la BIDC est un indicateur clé des futurs investissements dans des projets et organisations intégrant des critères ESG, apportant une réelle valeur ajoutée à la lutte contre le changement climatique.
L’avantage des retardataires de plus en plus visible en Afrique
En 2015, à Addis-Abeba, Jeffrey Sachs, économiste américain et analyste des politiques publiques, a déclaré qu’il existait de nombreux avantages pour l’Afrique en tant que nouvel arrivant ou retardataire dans l’industrialisation. Ce faisant, il a introduit un concept géopolitique et économique connu sous le nom d’avantage du retardataire, qui met en lumière le potentiel positif du développement tardif de l’Afrique. Ce retard lui offre une opportunité unique de mener un développement plus responsable et durable.

Les retardataires se développent rapidement.
- Jeffrey Sachs
Cette théorie géopolitique est peut-être en train de se concrétiser en Afrique à l’heure actuelle. Avec l’accréditation de la BIDC par le Fonds vert pour le climat, nous assistons au lancement d’initiatives de développement plus vertes et responsables sur le continent. Alors qu’elle pose les bases de son engagement en faveur du climat et des initiatives durables, l’Afrique soulève une question essentielle : quel rôle jouera-t-elle face aux défis climatiques et environnementaux mondiaux à venir ? De plus, le marché de l’économie verte est en pleine expansion, offrant à l’Afrique l’opportunité de bâtir son avenir sur des approches innovantes comme celle-ci.
Déclarations des principales parties prenantes
Alors que cette initiative se déploie, de nombreuses parties prenantes clés ont exprimé leur intérêt et leurs perspectives.
Le Dr George Agyekum Donkor, Président et Président du Conseil d’administration de la BIDC, a souligné l’engagement de l’institution à favoriser un développement durable en Afrique de l’Ouest.
« Cette accréditation marque un tournant pour la BIDC et pour toute la région. Grâce à l’accès aux ressources du Fonds vert pour le climat, nous sommes désormais mieux positionnés pour financer des projets innovants et résilients face au climat, qui non seulement atténueront les effets du changement climatique, mais favoriseront également une croissance économique à long terme. Notre objectif est de mobiliser des investissements qui renforcent la résilience climatique des communautés et ouvrent la voie à un avenir plus vert et plus durable pour l’Afrique de l’Ouest. »
- Dr. George Agyekum Donkor

Un représentant du Fonds vert pour le climat a souligné l’importance de collaborer avec des banques régionales telles que la BIDC pour maximiser l’action climatique dans les économies en développement. « Lutter contre le changement climatique nécessite des solutions localisées, et les banques de développement régionales jouent un rôle crucial pour garantir que le financement climatique atteigne les communautés qui en ont le plus besoin. L’accréditation de la BIDC renforce notre capacité à soutenir des projets ayant un impact en Afrique de l’Ouest, renforçant ainsi l’engagement mondial en faveur d’une transition juste et durable. »
Plans futurs et vision stratégique

Avec l’accréditation de la BIDC, les pays de la CEDEAO bénéficieront d’initiatives innovantes visant à renforcer la résilience climatique et à promouvoir des solutions de développement durable. Parmi les projets à venir, on peut envisager des investissements dans l’agritech, en utilisant la technologie pour développer une agriculture intelligente face au climat dans une région d’Afrique riche en terres arables sous-exploitées. Cela n’est qu’un exemple de la manière dont la BIDC pourrait contribuer à une transformation durable.
Au-delà de l’Afrique de l’Ouest, cette accréditation pourrait avoir un impact global, en inspirant d’autres régions à adopter des solutions climatiques et environnementales responsables. La BIDC se positionne comme un acteur clé dans la transition vers une économie verte, en apportant un soutien aux initiatives locales tout en collaborant avec des partenaires internationaux pour maximiser les effets de ces projets.
Ce que KABA en pense
KABA considère l’accréditation du Fonds vert pour le climat par la BIDC comme une étape cruciale vers un avenir plus durable et responsable pour l’Afrique de l’Ouest. Cette réussite met en évidence la capacité de l’Afrique à diriger avec des solutions innovantes et résilientes face au climat, en tirant parti de son statut de retardataire pour construire des industries vertes à partir de zéro. Avec un accès direct au financement climatique, la BIDC peut désormais mener des projets ayant un impact significatif qui soutiendront une croissance économique à long terme tout en luttant contre le changement climatique.
Alors que l’Afrique continue de prioriser un développement respectueux du climat, KABA estime que cela inspirera des collaborations régionales plus larges et servira d’exemple mondial de progrès durable.
Écrit par Thomas Viarnaud et EL KHADER Mohamed-Amine